La taverne. Un endroit où il fait bon se retrouver, un endroit chaleureux où l'on oublie les soucis du monde au fond d'une pinte de bière. C'est un petit trésor niché au coeur de l'agitation relative de la ville... Un endroit idéal pour faire connaissance, parler aux gens appuyés au comptoir, soutirer des informations douteuses aux gens beurrés... Et ainsi faire fonctionner une petite entreprise de chantage, et à l'approche des fêtes, il n'existe pas d'activité aussi lucrative. Les comptoirs, c'est comme un confessionnal, avec malheureusement, le risque de voir ses activités sexuelles adultères connues de toute la ville. Sauf si c'est moi qui vous ai écouté. Dans ce cas, le seul risque, c'est l'extorsion.
Ce soir là, un soir d'hiver pluvieux et gris, était parfait pour ce genre d'activités. j'errais entre les tabourets, à la recherche d'une pauvre âme perdue et soûl, désireuse de raconter son honteuse vie. Effondré sur une table, un vieil homme tétait le goulot d'une bouteille de bière frelatée. Je m'assis à ses cotés, et engageai la conversation avec ce qui me semblait être vivant. Après des banalités n'obtenant aucune réponse, je décidai de partir à la recherche d'une autre bonne poire. Je fis mine de me lever et le petit vieux, avec l'énergie du désespoir, s'agrippa à ma manche.
"Jeune homme, écoutez mon histoire, écoutez l'histoire d'un pauvre vieil homme."
C'était engageant. Un pauvre vieil homme... Cette pathétique formulation laissait présager une histoire pleine de tromperies, de trahisons, et de toutes ces choses qui font la fortune des maîtres chanteurs tels que moi.
"-Mais je vous écoute, mon brave !
-Ce matin, en entrant chez moi, j'ai trouvé ma maison dans un désordre inexplicable...
-Cambriolage ?
-Mauvaise femme de ménage ! Cette peste me soutire ma pension et se tourne les pouces ! Ce n'est qu'une petite *la décence de ma classe m'empêche de retranscrire ce mot ici*. J'ai attrapé ma hache et j'ai décidé de lui montrer ma rage !
-Vous avez ravagé sa maison ?"
L'oeil vitreux du vieillard reflétait de l'amusement... Moi, je commençais à avoir un mauvais pressentiment, allez savoir pourquoi...
[color=orange][color=cyan]"-Bien sur que non, j'ai trouvé cette *là encore, désolé* et j'lui ai arrangé le portrait ! Jlui ai déchiré le ventre ! J'ai...
-Vous avez ?...
-Et après, c'est-y-pas que sa fille, elle se ramène, elle hurlait comme une truie, cette fille de *excusez moi* ! Alors, jlui ai aussi explosé la face !
-Vous avez tué ces deux femmes ?
-Et après, y'a les flics qu'ont ramené leurs derchs ! Y voulaient savoir c'était quoi le bruit ! Tous des pourris ! J'leur ai déchiré leurs faces à ces pingouins !"
Quand j'ai vu la hache ensanglantée posée sur les genoux de l'homme, j'ai commencé à envisager une retraite stratégique...